Le souci de sauvegarder la notion du temps qui passe est au centre de mon engagement pictural. Je cristallise dans la matière l'existence qui s'écoule.

J'extirpe des résidus de papiers peints de maisons délabrées et abandonnées, puis je recrée les propriétés d'un mur. Ces témoins historiques et sociaux de l'intimité des êtres sont comme des lambeaux d'épiderme sur le corps rongé de la toile, les indices d'un passage et les derniers résidus de l'abandon, une mémoire qui pousse les portes de l'oubli pour nous ramener à la briéveté de la vie.

Le corps du tableau expose ses cicatrices, les plaies du temps qui se creusent, afin de trouver ses origines, l'origine du corps et de sa naissance.

Martine Hoyas

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